Maman va rentrer dans la télé !

Ce matin là, je reçois un coup de téléphone d'un 01................. Réaction immédiate : après le harcèlement sur mon fixe, ces vendeurs de produits surgelés, d'assurances et de panneaux solaires et autres articles indispensables à mon quotidien, ont réussi à se procurer mon numéro de portable !

Le jeune homme au bout du fil se présente comme un journaliste de l'émission "Les Maternelles", je crois d'abord à une plaisanterie, puis je me souviens avoir apporté mon témoignage par mail, il y a plusieurs mois et personne n'était au courant. Le thème de l'émission en préparation est "grossesse et discrimination au tavail", un sujet que j'ai mis en pratique ou plutôt dont j'ai été victime à mon retour de congé maternité...(voir article boulot+bébé = au chômage)

Il me demande de lui raconter mon histoire du début à la fin, lentement, je l'entends taper sur son ordinateur les détails de ma triste expérience. Le temps de fumer dix clopes et de boire trois cafés, il m'indique que c'est parfait, qu'il va transmettre mon témoignage à sa rédactrice en chef et il me tiendra au courant si mon témoignage est retenu.

Mon histoire va donc passer un casting, éviddement je ne suis pas la seule à qui se soit arrivé malheureusement. Quels sont les critères ? Ma mésaventure est-elle suffisamment croustillante ? Va t'elle donner la parole à une salariée qui n'a pas eu le courage d'aller  jusqu'aux Prud'hommes ?  

Quleques jours plus tard, le même journaliste me recontacte, ils voudraient que je vienne à Paris pour témoigner. Je suis heureuse et en même temps angoissée, des questions existentielles se bousculent dans ma tête : que vais je porter ? Est ce que je fais le broshing ?......

Et de vraies questions : mon histoire va t'elle intéresser les téléspéctateurs, est ce que je vais aider des mamans qui se sentiront moins seules, est ce que le fait d'en parler va faire changer les choses ?.....

Le rendez-vous est pris, je devrai être à Paris dans 6 jours. Le stress monte de jours en jours, je ne dors plus la nuit, je transpire, je regarde des rediffusions de l'émission, bref, je suis légèrement "tendue".

Le jour J je suis épuisée, je n'ai pas eu le temps de faire ma valise, je n'ai pas décidé ce que j'allais porter et je me suis endormie avec les cheveux humides, ils ont gonflé et mes racines sont décollées, je ressemble à Louis XIV.

J'ai trois heures de TGV, en première classe, je vais incliner mon siège et dormir tout le long du trajet. Cependant, lorsque j'ai efffectué ma réservation sur ID TGV, je n'ai pas choisi entre l'ambiance ZAP ou ZEN. Je n'ai jamais trop compris ZEN tu as un wagon avec encens, bruits d'eau et sièges massants et en ZAP il y a la musique à fond, les gens dansent sur les fauteuils et on te distribue des coupettes de champagne? 

Désormais j'ai compris, en fait, ZEN = pas de créatures hurlantes / ZAP = zap ta sieste les créatures sont dans la place et ne sont pas zen du tout ! Je pensais, je dis bien "pensais" que lorsqu'on voyageait avec des enfants on ne prenait pas la 1ère classe, buisness class à la base, les prises électriques à côté des sièges servent à brancher les ordinateurs portables pour travailler, pas pour brancher le mobile. J'ai donc passé trois heures à écouter trois enfants d'une fratrie, hurler, oui HURLER, pas juste gazouiller ou jouer aux cartes, la mère dépassée a démissionné, tant pis pour les cernes... Entendons nous bien j'adore les enfants mais pour une fois que je n'ai pas les miens, je n'ai pas envie de supporter ceux des autres. Bizarrement, on a toujours plus de patience avec ses enfants qu'avec ceux des autres et encore plus lorsqu'on est pas dans une forme olympique...

Arrivée à la gare de Lyon, les gens se bousculent, marchent très vite, je suis toujours subjuguée par le nombre de personnes que l'on croise à la seconde dans ces grandes agglomérations. J'adore regarder et photograpier le plus de visages possibles, c'est fascinant de se dire que nous ne croiserons certainement plus jamais toutes ces personnes. 

Je suis partie d'Aix en provence sous un soleil radieux, j'arrive à Paris, il pleut des cordes, je n'ai donc pas de parapluie, mes cheveux sont définitivement perdus. Je me dirige vers les taxis, les gens courent pour rejoindre les taxis, alors qu'il y a une pancarte : attendez derrière la ligne. J'attends donc gentiment qu'une voiture s'approche, je sens les regards réprobateurs : la provinciale attend son carrosse. Le chauffeur me regarde approcher avec ma valise, il ne sort pas de la voiture, je la balance sur la banquette arrière, adieu la courtoisie ! Le chauffeur constate à l'annonce de ma destination que j'ai un accent, je suis foutue, j'en ai pour trois heures de route. Si tu remarques, soit tu donnes à ton taxi l'adresse de ta destination avec aplomb et tu lui indiques par où passer, soit il détecte que tu ne connais pas la route. Il m'a fait faire le tour de Paris, la balade touristique, sauf que j'ai un Iphone et que sur l'application "plan" je voyais très bien le détour... Son GPS lui répétait "tournez à gauche, tournez à gauche, tournez à gauche", je voyais le moment où la femme du GPS allait s'énerver et lui dire : tu écoutes mes indications ou merde !!!!". Il a fini par l'éteindre, comme ça c'est clair.

Après cette visite en bateau mouche roulant, j'arrive enfin à Boulogne. Je n'irai pas au bois me balader par ce temps, j'opte donc pour une galerie commerciale, faire les boutiques va me détendre, ce qui me vaudra plus tard la remarque par mon mari épluchant les comptes : "tu as craqué dans les magasins à Paris ???". A l'heure venue, je me rends au studio d'enregistrement, bien évidemement, à peine ai je mis un pied dehors qu'une pluie battante s'abat sur moi. Je m'égarre, je suis trempée des pieds à la tête, ma valise, que je porte en bandoullière, me cisaille le dos, j'ai envie d'appeler un taxi mais j'ai peur de refaire un tour de ville.

Après une heure de randonnée sous la pluie, j'arrive enfin aux studios d'enregistrement. Je tiens à préciser que cette photo uniquement n'a pas été prise par moi, sous la pluie le lieu semblait moins accueillant.

On m'accueille très chaleureusement dans un petit salon avec une boisson et des gateaux, je ne peux rien avaler, j'ai la boule au ventre... Un gentil caméraman me propose à plusieurs reprises de manger, étrangement il ne me propose plus une fois que je lui ai indiqué que si je mangeais quoi que se soit, je vomis sur le plateau (quand je suis stressée je vomis et non lorsque je suis contente).

Une télévision rediffuse en direct l'émission en cours de tournage, ce qui me stresse davantage. Je sais quand mon tour viendra.... J'ai l'impression que le compte à rebours à commencé, je me sens comme le capitaine Crochet lorsqu'il entend le tic tac du crocodile approchant. D'un autre côté je n'arrive pas à réaliser que je vais être de l'autre côté, tout cela me semble irréel. 

La maquilleuse vient me chercher pour me faire un léger ravalement de façade. J'ai cru m'endormir dans le fauteuil, c'est ultra relaxant de se faire maquiller, lorsqu'elle vous passe le plumeau sur le visage (pour la poudre, pas pour me dépoussièrer évidemment). 

Puis, je passe entre les mains d'un coiffeur qui a réussi à réssuciter mes cheveux, ce n'était pas gagné. 

Je croise les chroniqueurs dans les couloirs, c'est très étrange de se retrouver face à face avec des personnes que l'on a l'habitude de voir dans sa télévision.

Les minutes défilent, on m'annonce que c'est bientôt mon tour, j'ai l'impresison que j'ai tout oublié, comme avant un examen, même s'il s'agit de parler de ma vie, enfin d'une mauvaise expérience de ma vie. Je me mets derrière la porte du plateau, je suis au bord de la crise cardiaque. La porte s'ouvre, j'ai l'impression de me retrouver dans une soucoupe volante, enlevée par des extraterrestres tellement que la lumière irradie(peut être que les E.T apprécient la lumière tamisée me direz vous, je n'en sais rien, simple réflexion de mon imagination), je prends place pour les essais micro, je dois parler pour que l'ingénieur du son teste le niveau sonore. Evidemment, la première chose qui me vient c'est "un deux, un deux", sauf qu'il souhaite que je parle plus longtemps, je ne sais pas quoi lui dire. Nathalie Lebreton me rassure énormément, elle me met à l'aise, mon coeur baisse en régime. Puis, je dois me tenir debout et entrer sur le plateau lorsque j'entends mon nom, j'ai l'impression que j'entends la voix de la présentatrice très loin, que je suis dans du coton. Ensuite, tout s'enchaine, les questions, les réponses, je voudrai en dire plus, je ne veux pas en dire trop car l'émission ne dure pas trois heures. Rapidement et étrangement, on oublie la présence des caméras, je suis arrivée à me détendre.

J'en garde un bon souvenir, je remercie toute l'équipe qui a été très sympathique, Cédric le journaliste enquêteur, la maquilleuse, le coiffeur, les cameraman (même s'ils veulent m'obliger à manger), Nathalie pour sa gentillesse, Julia et Elsa de m'avoir permise de parler de ce blog. Je recommande à tous les parents qui en ont la possibilité d'aller témoigner sur le plateau, c'est une belle expérience et un joli stress.

L'émission Les Maternelles "grossesse et discrimination au travail"

Comments

[Cleophis]

Je vous ai découverte dans l'émission et je vous ai trouvée très bien! C'est une expérience. :)

[Infertilité - Maternité - Bébé génétiquement modifié]

Il était parfait ce brushing ;-)))

[Laure DAVID]

Hihi ;)

[Périnne]

C'est grâce à cette émission que j'ai découvert votre blog, merci! J'adore vous lire!!! Merci pour votre témoignage, c'était très poignant et tellement écœurant de découvrir la manière dont les femmes enceintes peuvent être traitées dans notre société. Merci! A bientôt...

[Laure DAVID]

Merci ça me touche! C'est clair que c'est dégueulasse de voir que de nos jours les femmes sont toujours victimes de discriminations! Il semble qu'il faille choisir entre une carrière et une famille :) à bientôt !